[15 heure] - Arrivée de Kaïtan, Charles, Arnold et Lisa.

Finalement les muscles de l’autre garçon vinrent se joindre à l’effort de Charles, mais pas seulement, ils prirent aussi soin de faire le travail tout seuls, laissant le binoclard à l’écart. Le garçon n’en fut pas vexé, bien au contraire, il était ravit que quelqu’un se charge du sale boulot à sa place. D’ailleurs une fois la besogne terminée, il tapota ses mains l’une contre l’autre, comme il l’aurait fait si lui-même avait accomplit l’effort.
Après quoi, Lisa leur demanda d’un ton sec si ce n’était bientôt fini, Charles lui jeta un regard discret, mais réprobateur. Quelle importance y avait-il à être en retard alors qu’ils n’avaient même pas d’horaires, et qu’ils risquaient de se faire remarquer d’une mauvaise manière en laissant la bidoche fondre au soleil ? Il approuva intérieurement les paroles de l’autre garçon, tout en se disant que ça manquait un peu de bonne répartie bien sentie, mais Charles n’était pas d’humeur à repartir dans une longue conversation.
D’ailleurs il n’était jamais vraiment d’humeur pour ça. Charles était un amateur de monologues, il n’aimait pas qu’on essai de le contredire. Mais là il avait encore moins envie de discuter. Bizarrement, il n’avait plus du tout envie d’ouvrir la bouche. Il avait peur que ses mots le trahissent, qu’au détour d’une conversation un peu hargneuse, les mots « bille » « iridescente » et « vol » ne se fassent entendre. A l’inverse du deuxième garçon qui ne semblait nullement troublé, Charles avait un sentiment de culpabilité très fort. Il n’avait jamais volé, il n’avait jamais envié les possessions des autres, normalement les garçons de son âge ne possédaient que de stupides figurines de joueurs de Quidditch, ou encore des cartes à collectionner dans les chocogrenouilles. Des trucs affreux et sales la plupart du temps, rien à chiper donc.

Charles attrapa ses petites valises, et hissa sa guitare sur son dos (j’avais oublié ma chère guitare dans les autre posts, honte sur moi ! ). Il trouvait toujours tout trop lourd, mais n’avait pas vraiment le choix.
La marche reprit, et les trois compères laissèrent derrière eux un pauvre garçon, pillé et inconscient.
Dans son esprit Charles ne cessait d’imaginer les manières dont il allait se faire prendre, puis les tortures et les humiliations qu’il allait alors subir. La honte s’abattrait sur leur famille et son père … Oh! Son père qui n’était déjà pas fier de son fils le renierait à jamais. Mais le pire ce n’était pas ça, non ce n’était pas l’estime de son père, car Charles n’avait pas une grande estime pour son père non plus, non le pire, c’était ça sœur, Juliette. Quel exemple lui-donnait il ? Comment survivrait elle à cette trahison de la part de son grand frère qui se révélait n’être qu’un bon à rien sans foi ni lois.

Pourtant Charles remis sa main dans sa poche et sentit la petite bille, il ne regrettait absolument pas son geste. Tout ce qu’il fallait faire maintenant c’était trouver un subterfuge avant de se faire pincer. D’ici que le grassouillet s’en remettent il avait peut être le temps de créer un substitut de la petite bille? Quelque chose qui discréditerait sa parole. Il n’aurait qu’a le glisser dans les affaires de l’autre, et l’illusion suffirait à éloigner les profs.
Mais la bille devait avoir des propriétés particulières, sinon pourquoi Arnold la porterait sur lui ? Par amour des belles choses? Aucunes chances, non, il fallait trouver ce qu‘elle avait de si spécial.
Ca risquait d’être long et fastidieux, au pire, si une enquête ouvrait, il pourrait toujours retarder l’aboutissement en supposant que la bille était tombée dans le sable dans sa chute, ce qui lui laisserait peut être le temps de fabriquer un double convainquant.
Pour une fois Charles douta de ses capacité à mener son projet à bien seul. Trouver les propriétés de la bille d’accord il s’en sortirait très bien. Mais éloigner les autorités, seul ça pouvait se révéler compliquer. Il jeta un coup d’œil rapide aux biscoteaux qui marchaient à côté de lui.

* Bouarf… Au pire je lui ferais porter le chapeau.*

Le fait était qu’il était son seul allié potentiel, parce qu’il s’avait. Et puis, il avait ce que Charles n’avait pas : des muscles.
Le garçon souffla et releva ses lunettes, pensant aux nuits blanches qui se profilaient déjà. Pour lui cela n’avait rien d’excitant, si quelqu’un de normal aurait du sentir comme un peu de peur, ou encore d’adrénaline monter en lui, pour Charles, rien, juste une fatigue anticipée.
Mais quelque chose capta son attention, à l’horizon, alors que la maison œuf se profilait déjà, un groupe de personnes arriva.
Et même à cette distance, Charles reconnu les affreux elfes de maison d’Arnold.
OK, maintenant, il avait peur.